Namie Amuro
C'est l'histoire d'une petite fille tout à fait ordinaire née le 20 septembre 1977 à Naha dans la province d'Okinawa. Elle va à l'école comme toutes les autres fillettes de son âge et espère devenir hôtesse de l'air, quoi de plus banal ?
Seulement à l'âge de 10 ans, elle découvre une certaine Yoshie Hayakasa, la première artiste à devenir célèbre après être entrée à l'Okinawa Actors School. En l'observant, cette petite fille dont nous parlons voit en elle une sorte de modèle et se découvre une irrésistible passion pour le chant. Si cette Yoshie Hayakasa a réussit, pourquoi pas elle ?
Elle décide alors d'entrer dans cette fameuse Okinawa Actors School, des rêves de gloire et de succès sommeillant au plus profond d'elle; cette petite fille, c'est Namie Amuro.
Issue d'une famille plutôt pauvre avec des parents divorcés et une mère devant élevée seule ses quatre bambins, Namie est plutôt mal partie...
Qu'à cela ne tienne ! S'il le faudra, faute de moyen de locomotion, c'est à pied qu'elle se rendra à l'Okinawa Actors School, quitte à marcher 2h par jour.
Au début, la demoiselle n'entendait que chanter, chanter et encore chanter. Pourtant au bout d'un moment, elle finit par se rendre à l'évidence : chanter, c'est bien mais ce n'est pas tout pour réussir. Des filles qui savent chanter, on en trouve de partout, mais des filles capables de chanter ET danser en même temps, c'est déjà plus rare. Voilà comment Namie, à l'instar des autres élèves, apprend à se mouvoir avec grâce et souplesse sur de la musique.
Plus elle avance, et plus les concours de chants s'additionnent, se multiplient et prennent du poids sur son futur. Namie se retrouve un jour face à Minako Ameku, imbattue jusqu'ici, une belle voix, une certaine aisance sur scène mais la donzelle ne se laisse pas abattre par le pédigré de sa rivale. Au contraire, elle gagne et révèle ainsi son talent à tous, elle attire les regards, fait tourner les têtes et réfléchir le directeur de l'école. Cette fille semble se démarquer des autres. Alors, pas si banale que ça la Namie finalement ?
En 1992, une décision est prise : un groupe va être formé. Ce groupe, il porte le nom des Super Monkey's et regroupe Namie Amuro, Minako Ameku, Nanako Takeuchi, Anna Makino ainsi que Hisako Arakaki. Un premier single sort, "Koi no cute beat", les ventes ne sont pas très fructueuses et leur popularité laisse à désirer.
Afin d'y remédier, le groupe va s'installer à Tokyo, laissant un membre derrière lui : Anna Makino qui n'a pas souhaité les suivre pour des raisons personnelles. Réduit au nombre de 4, les Super Monkey's deviennent les Super Monkey's 4. Les jeunes filles doivent maintenant travailler plus dur que jamais enchaînant cours de danse et cours de chant. Un second single sort finalement, il s'intitule "Dancing junk" et même s'il se vend mieux que le premier, avec moins de 20 000 copies, on est loin du succès tant espéré.
Le 3e single "Aishite masukatto" n'est toujours pas un tube, cependant les publicités pour les friandises de la marque Lotte effectuées par le groupe à ce moment-là auront des conséquences. Namie commence à se faire remarquer.
4e single, "Paradise train", Hisako Arakaki laisse la place à Rino Nakasone et le groupe change encore une fois de nom. Il s'appelle maintenant "Namie Amuro with Supermonkey's" reflétant ainsi la popularité grandissante de celle qui a de toutes façons toujours été le leader du groupe au niveau chant. Le single est malheureusement encore un flop.
Les choses se doivent de changer le 25 janvier 1995, Namie et ses monkey's reviennent à la charge avec "Try me ~ watashi wo shinjite". C'est le 5e single du groupe que Rino Nakasone a déjà quitté remplacée par Reina Miyauchi et Ritsuko Matsuda. Cette fois, il ne s'agit d'une pop kitch et enfantine mais d'eurobeat. Apparemment, ce style plaît au public puisque la chanson parvient à se placer 7e dans les charts.
Pourtant, plus ça allait et plus Namie s'éloignait des autres membres du groupe, ce n'était pas les Super Monkey's que le public applaudissait réellement mais Namie Amuro. Elle semblait rayonner tandis que les 4 autres derrière, se contentaient de danser dans la pénombre.
Ce qui devait inévitablement arriver arriva, les 2 singles suivants "Taiyou no season" et "Stop the music (toujours dans un style eurobeat et ayant de plus en plus de succès) sortirent sous le seul nom de Namie Amuro. Minako Ameku, Nanako Takeuchi, Ritsuko Matsuda et Reina Miyauchi ne faisaient plus que danser derrière elle.
Pendant tout ce temps, un homme guettait en silence et se rendait de jour en jour mieux compte du potentiel de la jeune fille. Il se montra finalement et proposa à la jeune chanteuse de la produire et la faire entrer sous le label d'Avex Trax. Cet influent monsieur dans le domaine de la musique japonaise n'était autre que Tetsuya Komuro.
Mais que deviennent les Super Monkey's dans tout ça ? Eh bien, elles décident de danser encore un peu avec leur amie (le groupe habitant ensemble dans un appartement et partageant les mêmes peurs, angoisses et joies, des liens forts se sont forgés) mais aussi de monter leur propre groupe : Musical Active eXperience, c'est-à-dire MAX.
Maintenant sous la tutelle de Komuro, Namie Amuro sort un premier single très dance portant le nom de "Body feels exit". Celui-ci se vend très bien, atteignant presque le million d'exemplaires. Les singles qui suivront, eux, iront directement se placer en tête de tous les hits et se vendront à plus d'un million de copies chacun.
Quant à l'album "Sweet 19 blues", il bat tous les records avec 3,7 millions de copies vendues.
Invitée à toutes les émissions y compris le célèbre show annuel de la chaîne NHK, Kouhaku Utagussen, Namie devient la plus jeune artiste à recevoir un Japan award. Son look est également copié par des milliers d'adolescentes. Il est vrai que son visage ne ressemble pas aux autres, bronzée, les cheveux décolorés, mini-jupes et talons de 15 cm, ce n'est pas tout à fait la japonaise conventionnelle. Le phénomène prend une ampleur démesurée, Namie Amuro EST le phénomène japonais.
L'heure était venue de proposer une tournée nationale en solo mais Namie n'y était pas encore vraiment prête, elle demanda donc à ses amies du groupe Max de venir chanter et danser avec elle comme au bon vieux temps, lesquelles acceptèrent bien sûr avec plaisir. Les billets pour ces concerts s'écoulent vite, très vite même. A certains endroits, il a suffit de 15 mn pour que toutes places soient prises !
1997, 2 tournées solo, des singles et un album à succès, en bref, une carrière prodigieuse, Namie Amuro ne gravit plus des échelons mais un escalier soupoudré de poussière d'or. Rien ne semble plus pouvoir l'arrêter. Le single "Can you celebrate ?" se vend à 2 millions de copies, il est élu meilleure chanson de l'année ainsi que meilleur générique de drama. "Concentration 20", un album coloré où une large gamme de musique est abordée, où l'on passe du rock à l'électronique par l'intermédiaire de rap, ballade et pop, est une illustration parfaite de l'apogée de la Reine de la Jpop.
Pourtant tout a une fin et on le sait, c'est pourquoi en octobre les médias et à vrai dire tout le public japonais est sous le choc de la nouvelle : la jeune chanteuse annonce être enceinte de 3 mois, elle vient d'ailleurs de se marier avec Masaharu Maruyama alias Sam du groupe TRF. Namie Amuro, alors âgée de seulement 20 ans, prend congé pendant un an pour pouvoir se consacrer à sa nouvelle vie de mère. Avant de s'en aller, elle sort le single "Dreaming I was dreaming", une ballade qui la montre décidémment plus mature et changée, puis participe au Kouhaku Utagussen en promettant de revenir.
C'est le 19 avril 1998 que la jeune femme accouche d'un petit garçon qu'elle prénommera Haruto.
En fin d'année, elle revient enfin participant encore au Kouhaku Utagussen et chantant son tube "Can you celebrate ?". Inquiète de l'accueil qui lui sera réservée, elle ne peut s'empêcher d'appréhender ce retour. Seulement, en arrivant sur scène, elle entend son nom scandé par la foule, les applaudissements, les cris... Oui, le public l'a attendue et répond présent ! Emue, elle ne peut s'empêcher de verser quelques larmes et les filles de Max viennent la soutenir : Namie Amuro est de retour.
Le single "I have never seen" sort, c'est le premier depuis le retour de la chanteuse. La popularité a un peu baissé mais ce n'est pas si grave.
Cependant des évènements douloureux viennent mettre des freins à son optimisme à toute épreuve : la mort de son beau-père et pire encore, l'assassinat de sa mère le jour de la sortie du single "Respect the power of love". Namie se précipite à Okinawa pour l'enterrement et même si TK affirme qu'elle avait l'air moins affectée qu'il ne l'aurait pensé, c'est un coup dur pour la jeune femme. Elle pense à ce moment-là sérieusement mettre un terme à sa carrière... puis se rappelle la joie qu'éprouvait sa mère à chaque fois qu'elle la voyait passer à la télévision ou bien en couverture d'un magazine. Sa mère était fière d'elle et de ce qu'elle faisait, Namie sait qu'elle n'aurait pas aimé la voir s'arrêter si tôt, c'est pourquoi elle continua, continue et continuera. "Respect the power of love" lui est maintenant dédiée.
Le single suivant s'intitule "Toi et moi", c'est le générique de fin du second film de Pokémon, certaines rumeurs prétendent que Namie n'avait vraiment pas envie de faire une chanson pour ce dessin animé et que c'est d'ailleurs pour ça que "Toi et moi" n'est pas inclu dans "Genius 2000".
Justement "Genius 2000", 6e album de Namie Amuro, marque un tournant déjà signalé par le single "Something 'bout the kiss". Tetsuya "TK" Komuro n'est plus seul maître à bord ; entre une chanson pour TLC et une autre pour Monica, un autre homme vient produire et co-produire Namie, je vous demande d'accueillir le célèbre producteur américain Dallas Austin.
C'est donc une vague r&b qui traverse le 6e album de la demoiselle. Justement parmis les chanteuses apparue pendant l'absence de Namie et l'ayant un peu éclipsée de la scène japonaise figurent Ayumi Hamasaki et Hikaru Utada. Cette dernière est un peu l'investigatrice du r&b au Japon, c'est elle qui l'a fait connaître et à présent beaucoup d'artistes s'y jettent à corps perdu. On pourrait croire que c'est également le cas de notre chère Namie, eh bien non, pas tout à fait. Bien sûr, l'inciter à faire ce qui se vend le mieux en ce moment arrange Komuro et ses poches toujours avides de monnaie mais la chanteuse chante du r&b surtout parce qu'elle aime ça. N'oublions pas que sa chanteuse préférée est Janet Jackson et qu'elle a été une des premières à danser avec des noirs ou avoir une influence plutôt groove dans ses chansons (comme dans "Don't wanna cry").
S'enchaînent le Genius 2000 tour puis le premier concert de Namie Amuro en Amérique -enfin à Hawai-. On lui propose ensuite de chanter pour le sommet du G8 qui aura lieu cette année à Okinawa et devant les chefs d'états les plus importants de la planète. Cette proposition alléchante avait été effectuée par l'ancien premier ministre Obuchi avant qu'il ne meurt, il admirait beaucoup la chanteuse. La chanson s'intitule "Never end" et c'est une magnifique ballade qui a l'air de plaire à tous.
Le single suivant est "Please smile again", on retrouve le style de chant plutôt "agressif" auquel était jadis accoutumée Namie. Puis l'album "Break the rules" sort, encore une fois co-produit par Dallas Austin. Ce n'est pas un mauvais album, loin de là, et pourtant les ventes n'ont pas dépassé les 300 000 exemplaires... On peut y trouver une raison, des rumeurs selon lesquelles Namie et Sam allaient divorcer avaient été lancées par une maison de disques conccurente à ce moment-là, or on n'aime pas trop ce genre de rumeurs... Le single "Think of me" a réalisé les plus mauvaises ventes de la carrière de Namie, sûrement parce qu'il ne s'agissait que d'une chanson extraite de l'album et que les rumeurs courraient toujours.
Ca n'a pas l'air d'inquiéter plus que ça Namie, du moment qu'elle peut chanter et qu'elle trouve encore quelques personnes qui apprécient ce qu'elle fait, elle se fiche des bonnes ou mauvaises ventes. Pourtant et heureusement, les places pour le concert "Break the rules" se sont finalement écoulées une fois de plus très rapidement, on aime à voir Namie en live vu la performance qu'elle peut offrir.
Avec "Say the word", Namie explore un nouveau style très américain : on laisse entendre qu'elle envisage de débuter une carrière aux Etats-Unis. S'en suivent une très belle ballade qui revient à un style peut-être plus japonais, "I will", ainsi qu'un second best of "Love enhanced ~ Single collection".
Le 18 juillet 2002, la presse apprend le divorce de la chanteuse. Les rumeurs planaient depuis un bon moment mais les démentis du couple, leur récente apparition main dans la main aux MTV Japan Music Awards laissaient entendre une réconciliation. A ce divorce plusieurs raisons sont invoquées, certaines étant plus douteuses que d'autres... Officiellement, il s'agirait d'un divorce à l'amiable, le couple n'ayant plus assez le temps de se voir à cause du travail incessant de Namie mais on parle aussi des multiples et supposées liaisons extra-conjugales de Sam, de la mésentente de Namie avec sa belle-famille... Quant à leur fils Haruto, il a été décidé que Sam en aurait la garde, Namie étant beaucoup plus occupée professionnellement que ce dernier.
Cet évènement permet à Namie de prendre un nouveau départ. Cette dernière s'est mise en tête de participer plus activement à la production de ses titres, pour ce faire elle s'apprête à passer un long séjour aux Etats-Unis. De nouvelles rumeurs sur une éventuelle carrière internationale commencent déjà à courir.
Alors, Namie Amuro à la conquête du pays de l'Oncle Sam et même du monde entier ? Avex Trax prétend ne rien savoir à ce sujet, mais on peut se rappeler, il y a quelques années après la sortie de "Sweet 19 blues", d'une interview diffusée dans un bon nombre de pays y compris la France (sur Euronews). A l'époque, la demoiselle expliquait ne pas être encore prête pour se lancer dans une carrière internationale mais qu'elle espérait tout de même le faire un jour...
Serait-elle enfin prête ?
Auteur : Mina.
Nihon-fr.com
Sujet: Namie AMuro 
